Une broche de Napoléon vendue à un prix record chez Sotheby’s à Genève

Un bijou historique bat tous les records aux enchères

C’est un événement qui restera gravé dans l’histoire des ventes aux enchères : une broche en diamants ayant appartenu à Napoléon Bonaparte a été adjugée mercredi à 3,79 millions d’euros à Genève, pulvérisant toutes les estimations. Cette pièce exceptionnelle, mise en vente par la maison Sotheby’s, était initialement évaluée entre 130 000 et 220 000 euros. Le résultat final a donc largement dépassé les prévisions, confirmant l’engouement mondial pour les bijoux historiques de provenance impériale.

Un trésor arraché à l’histoire napoléonienne

Ce bijou hors du commun n’est pas un simple ornement : il fait partie des rares effets personnels de l’empereur Napoléon Ier sauvés de la bataille de Waterloo. Selon les archives, l’objet faisait partie des possessions que l’empereur dut abandonner dans sa fuite, le 18 juin 1815, après la défaite face aux armées britannique et prussienne.

Récupérée sur le champ de bataille par les soldats prussiens, la broche fut ensuite offerte au roi de Prusse Frédéric-Guillaume III le 21 juin 1815, soit trois jours seulement après la chute de l’empereur. Ce transfert historique transforme cette pièce en symbole tangible de la fin de l’Empire napoléonien et de la victoire des puissances européennes.

Une création impériale d’une beauté exceptionnelle

D’un diamètre d’environ 45 millimètres, cette broche circulaire impressionne par son élégance et son raffinement. En son centre trône un diamant ovale de 13,04 carats, d’une pureté remarquable, entouré de près d’une centaine de diamants anciens taillés à la mine. Ces pierres, de formes et de tailles variées, sont disposées sur deux rangées concentriques, produisant un éclat d’une intensité rare.

Selon les experts de Sotheby’s, la broche aurait été conçue vers 1810 pour Napoléon, « probablement pour orner son bicorne lors de cérémonies ou de grandes occasions officielles ». Ce type de bijou, porté sur les uniformes militaires, servait autant à afficher la puissance qu’à renforcer le prestige de l’Empereur, amateur reconnu d’objets d’apparat et d’orfèvrerie fine.

Genève, capitale mondiale du luxe et des enchères

Cette vente record à Genève s’inscrit dans une semaine placée sous le signe du prestige. Outre cette pièce napoléonienne, Sotheby’s a également proposé des montres de collection et des bijoux d’exception (bagues, pendentifs…). Parmi eux, une Rolex Oyster historique, l’une des premières montres-bracelets étanches, a attiré l’attention. Ce modèle rare fut porté par Mercedes Gleitze (1900-1981), la première Britannique à avoir traversé la Manche à la nage.

Estimée à un peu plus d’un million d’euros, la montre a été vendue pour 1,46 million d’euros, confirmant l’intérêt croissant des collectionneurs pour les montres anciennes liées à des figures emblématiques.

Un diamant rose retiré in extremis

Autre temps fort de cette semaine horlogère et joaillière : la mise en vente de “The Glowing Rose”, un diamant rose vif de 10,08 carats, estimé à près de 20 millions de dollars. Pourtant, à la surprise générale, cette gemme spectaculaire a été retirée des enchères à la dernière minute, sans qu’aucune explication officielle ne soit fournie par Sotheby’s. Ce retrait a alimenté les spéculations sur une possible vente privée ou sur des désaccords de dernière heure entre le propriétaire et la maison de vente.

The Glowing Rose diamant rose - les bijoux de Thea

The Glowing Rose qui a été retiré de la vente.

Un symbole de pouvoir et de passion pour les collectionneurs

La broche de Napoléon vendue à Genève dépasse la simple valeur marchande : elle représente un fragment d’histoire. Pour les collectionneurs de bijoux anciens, elle incarne à la fois le raffinement impérial et le drame historique de Waterloo, où le destin de l’Europe s’est joué.

En atteignant 3,79 millions d’euros, cette pièce devient l’un des bijoux napoléoniens les plus chers jamais vendus. Ce record témoigne de la fascination durable pour Napoléon Bonaparte et pour les objets ayant appartenu aux grandes figures de l’Histoire.